Une Exploration à travers « Cerveau et Silence » de Michel Le Van Quyen
Dans notre monde moderne, caractérisé par une activité incessante, le concept de silence semble parfois lointain, voire étranger. Cependant, le silence détient un pouvoir profond et souvent sous-estimé sur notre bien-être mental et notre créativité. C’est ce que révèle le livre « Cerveau et Silence » de Michel Le Van Quyen, une exploration fascinante des différentes facettes du silence et de son impact sur notre cerveau et notre vie quotidienne.
Le Silence Corporel
Le livre commence par nous inviter à réfléchir sur le « silence corporel ». Dans une société qui valorise la performance et l’action constante, l’immobilité peut être perçue comme une faiblesse. Le « FOMO » (Fear of Missing Out), ou la peur de rater quelque chose, pousse de nombreuses personnes à rester constamment engagées dans l’action. Cependant, ce texte nous rappelle que prendre le temps de ne rien faire est essentiel pour notre équilibre.
Le Silence Acoustique
Une autre dimension du silence est le « silence acoustique ». L’audition est un sens toujours actif, même durant le sommeil. Le bruit de fond constant qui imprègne nos vies peut épuiser notre cerveau et affecter notre capacité de concentration. Le texte suggère que la nature, avec ses sons apaisants, peut être un environnement sonore bénéfique qui favorise la créativité et la détente.
Le Silence Attentionnel
Le « Silence attentionnel » est un concept crucial exploré dans le livre. Il met en lumière comment le stress lié aux communications numériques peut disperser notre attention, nuisant ainsi à notre capacité de concentration. L’auteur pose le problème des open-space.
« On a maintenant honte du repos : la longue méditation occasionne déjà presque des remords. On réfléchit montre en main, comme on déjeune, les yeux fixés sur le courrier de la Bourse, -et on vit comme quelqu’un qui craindrait sans cesse de « laisser s’échapper » quelque chose. Plutôt faire n’importe quoi que de ne rien faire ».
Friedrich Nietzsche – Gai savoir – 1882
La gestion appropriée du stress est essentielle pour maintenir notre bien-être mental et éviter l’épuisement professionnel.
Le cortex préfrontal, la partie du cerveau responsable des fonctions exécutives, joue un rôle clé dans notre capacité à nous adapter à notre environnement. Lorsque nous sommes concentrés sur une tâche, cet organe reçoit un afflux sanguin pour produire de l’énergie. Cependant, une activité prolongée peut épuiser ces réserves et entraîner une fatigue mentale. Si le « stress » est maintenu, le fonctionnement du cortex préfrontal est altéré.
Cela participe au risque de burn-out. Le burn-out est un état caractérisé par l’érosion des émotions, la perte d’empathie et la dépersonnalisation. Le silence attentionnel devient alors essentiel pour permettre à notre cerveau de se reposer et de se régénérer.
Le Silence de la Rêverie
Le texte explore également le « silence de la rêverie ». Souvent perçue négativement, la rêverie peut en réalité stimuler la créativité et aider à résoudre des problèmes complexes. Les moments de tranquillité mentale permettent à nos pensées de vagabonder, favorisant ainsi l’incubation d’idées novatrices. De même, le vagabondage mental améliore la mémoire.
Le Silence de l’Écoute
L’écoute véritable repose sur l’empathie, la capacité à comprendre les états mentaux des autres. Lorsque nous écoutons, nous devons faire taire notre discours intérieur pour être pleinement présent. L’écoute silencieuse renforce nos connexions avec les autres et favorise la compréhension mutuelle.
« Il est stupéfiant de voir que des pbs qui pariassent impossibles à résoudre deviennent solubles lorsque qq’un nous entend « .
Carl Rogers
Le Silence des Yeux
Fermer les yeux de temps en temps est une forme d’hygiène mentale. Cela permet de donner une pause bien méritée à notre cerveau, qui mobilise 85% de son cortex pour interpréter ce que nos yeux voient. Les études montrent également que pour comprendre les émotions des autres, il est parfois plus efficace de se concentrer sur leur voix plutôt que de les regarder.
Le Silence de la Méditation
Enfin, le livre explore le « silence de la méditation ». La méditation offre un moyen puissant de gérer les pensées négatives, les ruminations, l’anxiété et la dépression. L’esprit du méditant apprend à tolérer la présence des pensées négatives, mais sans s’y fixer, ce qui coupe court à la spirale infernale de la rumination. La méditation nous permet de cultiver un espace intérieur de calme et de réflexion, favorisant ainsi notre bien-être mental.
En conclusion, « Cerveau et Silence » nous rappelle que le silence n’est pas simplement l’absence de bruit, mais un état d’esprit qui peut nourrir notre créativité, améliorer notre concentration, renforcer nos relations avec les autres, et promouvoir notre bien-être mental. Il nous encourage à intégrer des moments de silence dans nos vies occupées, car c’est dans ces moments que notre cerveau peut se régénérer et que de nouvelles idées peuvent émerger. Le silence est donc l’une des clés de la prévention de l’épuisement professionnel, une menace omniprésente dans notre société moderne.
Alors, prenons le temps de nous entourer de silence, de méditer, d’écouter vraiment, et de laisser nos pensées vagabonder. Le pouvoir du silence est à portée de main, et il peut transformer nos vies de manière profonde et positive.
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